L’Union Syndicale des Magistrats, principal syndicat de magistrats de l’ordre judiciaire français, publie ce jour une étude sur les conditions de travail des juges français.
Cet état des lieux est d’abord un appel à la Chancellerie dont l’USM attend :
« – en urgence, des recrutements visant à combler les postes vacant
– une évaluation précise des besoins à plus long terme. A ce titre, la reprise des travaux des groupes de travail sur la charge de travail des magistrats est indispensable, ainsi que la prise en compte de données qualitatives, plus que quantitatives comme critères d’évaluation des décision
– le respect des droits des magistrats, notamment en termes de durée de temps de travail (temps de repos)
– la mise en place d’indicateurs de la qualité de vie au travail
– une réelle formation, obligatoire, des chefs de juridictions au management et à l’évaluation des risques psychosociaux
– la prise en compte des décisions des instances du dialogue social (notamment Assemblées générales, CHSCT-D)
– la mise en œuvre concrète du plan d’action ministériel diffusé fin 2013« .
Mais ce livre blanc est aussi un indicateur qui doit amener à une vraie réflexion sur l’avenir du service public de la Justice et de ses acteurs.
Entre les impératifs de rentabilité, les exigences de célérité, les principes de management et la fonction de juger, la compatibilité est difficile à trouver.
Dire le droit nécessite avant tout d’être à l’écoute des justiciables et d’avoir l’amplitude de débats réels.
Est-ce à dire qu’un magistrat débordé et malmené est un mauvais juge ?
Du malêtre à la déshumanisation, il n’y a qu’un simple pas.